Les murs du Palais Royal de Troie venaient de trembler avec une intensité incroyable, mais les Spectres qui luttaient contre l'entité Doppelganger ne s'en étaient pas aperçus, trop préoccupés à contrer les coups de poing d'ombre incessants qui provenaient de part et d'autre de la salle, empêchant les Spectres d'attaquer correctement.
Eckhär des Érinyes leva légèrement le pouce, montrant qu'il avait compris le message. Les trois Spectres esquivèrent encore les coups de poing d'ombre qui les assaillait, en réussissant à se mettre côte à côte, chacun protégeant les flancs de l'autre.
Les trois attaques combinées donnèrent naissance à une puissante Mégère, qui, entourée d'une tête de Panthère et envahie de l'esprit de la Chimère, libéra une véritable salve de coups de poings à ondes soniques qui transpercèrent l'ombre Doppelganger. La créature perdît peu à peu de l'ampleur et se dissout, retrouvant bientôt sa forme originelle, sans pour autant disparaître complètement.
Aussitôt apparût Waltraute de Daphné, dont le cosmos violet clair, presque rose, fît s'envoler une pluie de pétales de son surplis, pétales qui, après avoir majestueusement plané dans les airs, se figèrent soudainement et plongèrent dans le corps de Doppelganger sous la forme de particules électriques.
Doppelganger se mît alors à hurler à la mort, les pétales de la Daphné délivrant une puissante décharge électrique au monstre.
Les forces combinées des Spectres créèrent une puissante explosion qui détruisit la pièce, balayant Doppelganger qui fût anéanti à l'instant. Les Spectres présents furent violemment projetés en arrière, mais ils tinrent bon en se soutenant les uns les autres.
L'explosion avait projeté dans les airs une importante masse de poussière, mais qui lorsqu'elle disparût laissa place à une fine pluie de particules cosmiques, symbole de la victoire des Spectres sur l'ombre du cœur des hommes.
Plus haut dans le Palais, Malek venait de ressentir la mort de Doppelganger. Il était maintenant seul face à un Spectre en furie, sa force atteignant une ampleur égale à son maître, si ce n'est plus.
Sans son Éon, Malek n'avait plus la possibilité d'utiliser les techniques de Bäal, et son cosmos serait sans aucun doute bien moins puissant qu'avant. Nergal du Rat avait réussi ce qu'il avait entrepris. Pourtant, Malek souriait encore, d'un sourire maléfique qui le suivrait jusqu'à sa mort.
Le Roi Noir ramassa le sabre qu'il avait utilisé pour occire le Rat, et se mît en position de charge, intensifiant son cosmos aussi haut qu'il le pût. Il regarda attentivement son adversaire, guettant le moindre de ses mouvements, cherchant la faille à ce feu qui recouvrait son corps.
Soudain, Gladius décala légèrement son poing droit de sa poitrine, signe que sa défense n'était pas parfaite, mais surtout que son cœur était à portée. Malek fonça sans réfléchir et Gladius s'élança à son tour.
Un torrent de flammes suivit les pas de Gladius tandis que les deux adversaires se chargèrent mutuellement. L'action n'avait pas duré plus d'une seconde, mais les jeux étaient faits. Gladius mît un genou à terre. Malek resta debout, le sabre à la main.
L'arme du Roi Noir n'avait même pas touché le sol que sa lame fondît instantanément, devenant un liquide métallique qui se répandît sur le sol. Malek fût alors pris de violentes convulsions, convulsions qui le levèrent de terre.
A y regarder de plus près, on pût voir sur le corps du Roi Noir des marques de poings se dessinant ça et là, symboles d'une centaine de coups portés à une vitesse supérieure à celle du son. Les membres de Malek, puis son corps tout entier, se brisèrent peu à peu sous les coups reçus, tandis que son visage se crispa.
Enfin, son corps s'enflamma soudainement, et une violente explosion balaya la pièce, signe on ne peut plus flagrant d'une Orbe Infernale qui libérait son pouvoir. Le corps du Roi Noir fût ainsi réduit en cendres, une fine poussière se répandant sur le sol et sonnant la fin de la Bataille de Troie.
Gladius soupira avant de se remettre debout. Il regarda un instant la pièce dévastée, ses murs et son plafond ayant disparus sous les coups des combattants qui s'étaient dressés les uns contre les autres en ce lieu.
Il rejoignît ensuite le corps de son maître, regardant le visage de celui qui l'avait formé. Ses yeux étaient clos, son expression calme, et sa bouche formait un énième sourire provocateur. Son teint pâle était le seul signe du repos éternel qui l'avait emmené par-delà le monde des vivants...
Le surplis du Buffle se colla de nouveau au corps de Gladius, tandis que celui du Rat se sépara enfin de celui de son porteur, formant ce petit rongeur qui avait causé tant de tracas aux adversaires du Sombre Monarque. Le surplis du Rat était emprunt d'un profond chagrin, chagrin qui se matérialisa par un flot continu de larmes qui s'écoulait des yeux du surplis.
Gladius croisa les mains de son maître sur son buste et prononça la formule funéraire des Spectres. Après quoi, il se releva et accueillit les autres Spectres qui venaient d'arriver jusqu'à lui.
Ils accueillirent la mort du Rat avec beaucoup de tristesse, et se recueillirent sur sa dépouille un long moment, sans se douter qu'un être d'une noirceur impressionnante se trouvait au-dessus d'eux...
Caché dans un épais nuage à plus d'un millier de mètres au-dessus du Palais Royal Troyen, Drakath d'Adrammelech n'avait rien perdu de la scène qui s'était déroulée sous ses yeux.
Le puissant ArchDémon grinçait légèrement des dents, contrarié qu'un nouvel Amesha ait perdu la vie. Trois Démons étaient morts au combat, et seulement deux étaient encore vivants avec leurs disciples, rassemblés à Babylone.
Drakath réfléchissait sur la marche à suivre lorsqu'il sentît une aura particulièrement puissante se rapprocher de lui. Un vortex bleuté s'ouvrît au sein même du nuage, et le Dieu Ahriman en jaillit, avec à ses côtés un totem d'Éon que Drakath ne connaissait que trop bien.
L'Éon, d'un rouge pourpre qui reflétait le machiavélisme de celui qui était son porteur, était aussi l'une des couleurs des Ténèbres : celle du sang. Tandis que tous les autres Éons étaient d'un noir absolu, celui-ci adoptait en quelque sorte la teinte même du mal.
Le totem était un puissant dragon, doté de quatre paires d'ailes avec de puissantes pattes semblables à celle d'un ours. La créature, déjà considérée comme une bête meurtrière, était également pourvue de deux paires de mâchoires aux crocs acérés, avec une puissante queue pouvant balayer n'importe quoi sur son passage.
Les ailes d'ombre qui l'avaient jusqu'à lors maintenu en l'air disparurent au moment où l'Éon vînt recouvrir son corps. Drakath devint alors un guerrier d'une puissance incroyable, l'armure recouvrant tout son corps.
Le casque de Drakath n'était autre que la tête du dragon sans sa seconde mâchoire qui forma la couche protectrice supérieure de son plastron, couvrant le cou. La première paire d'aile du dragon forma les ailes de Drakath, tandis que la seconde paire d'ailes, plus petite, se replia pour former la protection des avant-bras. Les pattes formèrent les jambières tandis que la queue se rattacha au casque en une sorte de queue de cheval métallique.
Le reste de l'Eon recouvrît le corps de l'ArchDémon, qui s'agenouilla devant son maître, indiquant qu'il était prêt au combat.
Ahriman resta un instant bouche bée, surpris par la déclaration de son serviteur. Mais le Dieu des Ténèbres avait une confiance irrévocable en ses ArchDémons, aussi il enjoignît Drakath à poursuivre son récit.
Ahriman rouvrît alors un passage dimensionnel et laissa Drakath seul au-dessus de Troie, son rire démoniaque en disant long sur ce qu'il allait faire. L'ombre de son armure se fît bientôt sentir au-dessus des Spectres à mesure que celui-ci plongeait vers le sol, ses ailes déployées tel le grand dragon prêt à dévorer sa proie.
Les Spectres réunis autour du Rat venaient à peine de se recueillir lorsqu'ils sentirent une puissance phénoménale approcher à toute allure. Chaque Spectre se mît dès lors en garde, regardant le ciel avec une certaine appréhension.
Soudain, un homme portant une armure semblable à un dragon posa pied à terre, laissant un impact cinglant dans le sol déjà bien usé de la salle du Trône. Il porta son regard sur chaque Spectre, en particulier le Buffle qui le regardait d'un air sévère.
Chacun d'entre eux ressentait l'effrayante puissance de cet homme, une force qui semblait nettement supérieure à celle qu'avaient connu les Spectres auparavant.
L'homme fonça alors sur le Spectre des Érinyes et le projeta sur le sol sans autre forme de procès. Ganymède de la Chimère voulu s'interposer, mais Drakath l'éjecta hors du sol d'un simple coup de tête. Waltraute amorça son Cercueil de Fleurs mais l'homme intervint également un poil plus vite que la jeune femme et l'assomma d'un coup derrière la nuque.
Seul Gladius réussit à attaquer l'homme en question, son corps s'enflammant de plus belle sous le coup de la colère.
Gladius toucha l'homme, mais à sa grande surprise celui-ci bloqua l'Orbe avec son seul index, contrôlant complètement l'aspect destructeur de son Orbe.
L'Orbe prît soudainement de l'ampleur et rougît, sous les yeux ébahis de l'homme qui ne vît pas le Spectre du Buffle lui administrer un coup de poing enflammé, qui fît reculer l'homme sur plusieurs mètres. La Chimère et les Érinyes ceinturèrent alors l'homme tandis que Gladius lui fonça dessus avec sa boule de feu cosmique, le frappant en plein dans l'estomac.
Pourtant, aucune explosion ne se produisît, et le Buffle s'aperçut avec surprise que sa main était passée à travers un petit vortex noir qui semblait aspirer tout ce qui s'y trouvait. Gladius réussit pourtant à y retirer sa main, non sans mal.
L'homme délivra alors une puissante vague énergétique qui expulsa les Spectres, qui se relevèrent avec difficulté, ayant tous mené de rudes combats. L'homme créa alors un vortex noir de la taille d'un homme qui apparût juste derrière le trône. Curieusement, celui-ci ne semblait pas créer de mouvement d'aspiration, mais au contraire délivrer un puissant souffle, indiquant qu'il devait mener quelque part.
Puis, l'homme emprunta le passage du trou noir et disparût, laissant en plan les Spectres qui se trouvaient dans une position délicate. Eckhär prît néanmoins le temps de ramasser la couronne des Rois Troyens, la regardant attentivement en laissant les autres Spectres débattre entre eux sur la marche à suivre.
C'était Oroa, l'ancienne Amesha détrônée par Eckhär qui entra dans la salle du trône en clopinant, son regard soudain déterminé contrastant avec son ancienne tristesse. La jeune femme se dirigea vers le Spectre des Érinyes en faisant fi des autres Spectres qui ne l'accueillirent pas avec toute la bienvenue du monde... Eckhär, lui, sortit de sa torpeur dès qu'il l'aperçût et fît geste à ses frères d'armes de la laisser tranquille et de l'écouter.
Tous les Spectres se retournèrent pour écouter le Spectre des Érinyes, qui portait dans ses bras la couronne royale troyenne.
Mais devant le silence des Spectres, Eckhär montra la couronne des rois troyens, indiquant de son doigt un parchemin qui y était habilement caché. Le Spectre des Érinyes retira alors le parchemin et le montra aux autres.
Eckhär sortît alors de la salle du trône, Oroa et les Spectres le suivant sans dire un mot, Gladius jetant un dernier regard de tristesse au corps de son maître. Le Spectre des Érinyes arriva à la bibliothèque où des esclaves apeurés s'étaient rassemblés avec des scribes.
A ces mots, les esclaves et scribes hurlèrent de joie et sortirent en courant, faisant sourire l'espace d'un instant les guerriers qui les avaient sauvés.
Eckhär, lui, scruta un instant la pièce avant de poser la couronne au centre du sol, écartant les divers tapis et livres qui étaient par terre. Les Spectres purent alors voir un cercle gravé sur le sol, bardé d'étranges signes avec, au centre, un fin anneau qui semblait assez profond pour y insérer une couronne. Eckhär déposa alors le symbole du pouvoir troyen dans cette encoche qui épousait parfaitement les formes de la couronne royale.
Eckhär tendît ensuite son bras et se frappa le poignet, laissant couler le sang qui en jaillit sur la couronne.
Le Spectre ne comprît que lorsque le cercle se mît à luire d'une puissante aura violacée, une aura telle que chaque Spectre qui la ressentît compris par sa force et sa pureté qu'elle ne pouvait provenir que d'une seule personne, ou plutôt un seul Dieu.
Une silhouette violette apparût soudainement au centre du cercle, une silhouette dotée de puissantes griffes et d'un surplis terrifiant, un surplis que Gladius ne connaissait que trop bien.
Lorsque la lumière violette disparût, Lobo du Lycanthrope était apparu, tout en armure, ayant fait des milliers de kilomètres en quelques secondes. Mais l'Étoile Céleste de la Transformation venait à peine d'arriver qu'une autre silhouette, plus petite, venait de faire son apparition, une silhouette bardée d'un casque avec d'étranges cornes et de petites ailes : Nexos de Kirin, de l'Étoile Céleste de la Perfection.
Deux autres silhouettes apparurent soudainement, les deux emplis d'une puissante sagesse ainsi que d'une grande force, leur cosmos dépassant largement celui d'un simple Spectre.
L'un d'eux portait des ailes recourbées en forme de lames, avec çà et là sur son surplis des petites cornes dont les plus imposantes était celle sur son casque, crâne d'une puissante créature dont les trois yeux étaient symbolisés par des cercles d'ambres. Ses jambières étaient elle-même pourvus au pied de serres et son armure brillait intensément, semblant même reflétait la nuit. Son porteur, quant à lui, n'était reconnaissable que par la barbe qu'il abhorrait.
L'autre, quant à lui, au visage plus jeune, portait une armure qui semblait plus claire, avec un casque à deux yeux fait en rubis polis et deux petites cornes au-dessus, avec de larges ailes qui touchait le sol. Ses épaulières étaient formés de large plaques de métal tandis que deux cornes dorées formaient une sorte de ceinture. L'homme qui la portait ne disait rien à Gladius, mais ses yeux violets et ses cheveux blancs couplés au son de sa voix lui indiquèrent qu'il devait s'agir de l'Oracle Astrélia.
Lorsqu'ils les virent, les combattants spectres de Troie s'agenouillèrent instantanément, y compris Eckhär qui en profita pour refermer sa plaie à l'aide de son cosmos. Oroa, quant à elle, resta sans voix devant ce qu'elle venait de voir, surprise par la puissance des deux Juges qui étaient devant elle.
Le Juge s'approcha un instant de la jeune femme qui ne bougea pas. Chaque Spectre présent connaissait la force des Juges et leurs mystérieux pouvoirs. Ils étaient les plus puissants guerriers de leurs ordre, et d'aucun savait qu'ils avaient la capacité de sonder les esprits.
Gladius voulût parler, mais il eût la gorge noué. Ce fût donc Ganymède qui raconta les événements de la Bataille de Troie, ainsi que la situation actuelle. Les deux juges parurent perplexes et pensifs, tandis que le regard de Lobo envisageait facilement la tactique à suivre selon lui.
A ces mots, la couronne de Troie sortît de son socle et, comme par magie, vint se poser sur la tête du Spectre des Érinyes. Les Spectres inclinèrent ensuite leurs têtes afin de montrer leur respect au nouveau Roi.
C'est alors que la porte de la bibliothèque s'ouvrît avec fracas, laissant entrer une cinquantaine d'hommes armés, avec à leur tête un officier de l'armée troyenne. Celui-ci avait des cheveux longs blonds et une balafre qui occupait la moitié de son visage.
A la vue du Spectre des Érinyes, l'officier troyen eût la mine déconfite, comme s'il voyait un mort. L'officier bafouilla un bref instant avant de s'agenouiller au sol, complètement stupéfait.
Eckhär tendît alors le papier contenant les dernières volontés de son père qu'il lût à voix basse, haussant parfois le ton lorsque des mots importants étaient écrits comme "fils légitime", "prétendant unique", et "son nom est Eckhär".
Les soldats ressortirent du Palais en hurlant la bonne nouvelle. Le peuple sortît dans les rues, dansant, chantant, criant le nom du nouveau Roi dès qu'ils surent qui il était. Certains se rendirent au Temple d'Hadès de la cité et lui rendirent un culte véhément, procédant sur le champ à des libations et au sacrifice d'un taureau noir pour remercier le Dieu d'avoir envoyé ses soldats libérer les Troyens du joug Perse.
Pendant ce temps, Eckhär et les Spectres se rendirent de nouveau dans la salle du trône, montrant le vortex créé par Drakath et le corps sans vie de Nergal du Rat, que rejoignît tristement Gladius.
Le Juge de la Valeur s'approcha alors du vortex et intensifia son cosmos, prenant une pose étrange avec ses mains, comme s'il tenait quelque chose. De minces fils blancs se créèrent alors et transpercèrent le vortex.
Les fils cosmiques s'agitèrent dans le vortex, comme lorsque plusieurs poissons mordent à l'hameçon. Astrélia intensifia alors son cosmos et fît bouger ses mains de manière brutale. Puis, les fils cosmiques revinrent dans les mains du Juge avant de disparaître.
Le Juge de la Supériorité entra alors le premier dans le vortex, suivi de près par Astrélia du Griffon et les autres. Gladius regarda un instant son défunt maître, et étouffa une larme qui pointait à la cime de son œil.
Le Buffle salua une dernière fois le Spectre des Érinyes avant de courir dans le vortex noir. Eckhär resta seul un instant, pensif, puis sortît de la salle du trône et se rendît à la rencontre de son peuple. C'était un jour heureux pour des milliers de Troyens, mais les héros qui avaient contribué à ce bonheur... reviendraient-ils vivants de leur dernier périple contre le Dieu-Empereur ?
Gladius se sentît happé par le couloir spatio-temporel qui le poussait quelque part, faisant tourbillonner le Spectre dans tous les sens, sans que celui-ci ne puisse bouger ou résister à l'attraction.
Le Buffle ne voyait rien d'autre que le noir, les Ténèbres constituant l'entière dimension de ce mystérieux passage. Puis, une lumière apparût soudainement, et Gladius sortît du vortex debout, comme s'il avait marché d'une salle à une autre.
Gladius se trouva alors en face d'une centaine de cadavres, tous des Soldats des Ténèbres. Leurs corps étaient désarticulés, brisés, voire complètement retournés. Astrélia du Griffon souriait de manière impassible, et le Buffle savait que c'était le Juge, qui, à plus de mille kilomètres de distance, avait réussi à tuer le comité d'accueil Perse.
L'Étoile Terrestre de la Corne regarda alors les alentours pour voir où il était. Les Spectres se trouvaient dans une zone surélevée de la capitale de Babylone. La cité s'étendait sur les bords d'un fleuve extrêmement large où l'on pouvait voir ça et là des embarcations à fond plat.
Composée d'une vaste muraille faite de pierres orange sur lesquelles étaient gravés des écritures persanes, la cité en elle-même ressemblait, au coucher du soleil, à une mer étoilée. Les torches de la ville illuminaient cette magnifique cité, dont l'influence maléfique du Dieu-Empereur Ahriman ne se faisait ressentir que par les bannières qui flottaient au vent, ainsi que par les divers masses noires de Soldats des Ténèbres qui s'en prenaient à la population, sauf une qui se dirigeait vers les Spectres.
Les Spectres regardèrent alors ce qui semblait être un immense dôme bâti dans la roche de Mésopotamie, avec une sorte de spirale qui entourait ce dôme avec une multitude d'arches le composant, tandis qu'à sa base était créée une immense porte de métal noir où étaient gravés des signes d'argent.
Une immense statue était également en construction au sommet, sans aucun doute à l'effigie de l'empereur lui-même bien qu'il manquait la tête.
Gladius et les autres Spectres foncèrent alors dans la pénombre de la capitale, sans se douter que derrière eux, un homme encapuchonné et ses disciples suivaient les guerriers du Sombre Monarque, guettant le moment propice pour les abattre dans les Ténèbres, qui, peu à peu, s'emparaient de la cité de Babylone...