Saint Seiya Inferno Universe

Chapter 7 : L'Ascension des Enfers et le Réveil du Buffle

Le grand jour était arrivé pour Gladius. Et devant l'enjeu du tournoi qui lui faisait face, le jeune homme était envahi par le stress. C'est ainsi qu'il partît jusqu'à l'arène où il avait été attribué, sans même endosser son armure.

Le jeune homme ne s'en rendît compte qu'une fois dans l'enceinte de l'arène et s'en mordit les doigts, ce qui redoubla son stress. Comment allait-il faire sans armure ?

Sans protection, il courait au désastre, d'autant plus que si Waltraute était dans la même arène que la sienne, elle n'allait pas l'épargner ! Qui plus est, les autres concurrents semblaient déjà avoir remarqué son "handicap" et s'organisaient entre eux, sans doute pour discuter de la manière la plus rapide de l'exécuter.

Dans le public réuni dans l'arène, à savoir uniquement des Soldats du Sombre Seigneur accompagnés d'autres recrues non-élevées au cosmos, un homme en cape rouge attira l'attention du jeune homme de la manière la plus brutale qui soit, à savoir en lui lançant un lourd objet métallique dans le dos, ce qui lui fît échapper un "Aïe !" de douleur.

Gladius se retourna et vît alors un plastron accompagné d'épaulières qui gisait sur le sol : son armure.

Il porta alors son regard dans la direction de l'homme en cape rouge et reconnût son maître qui lui adressait un sourire d'encouragement, sourire que le disciple rendit immédiatement en enfilant son armure, au grand dam de quelques comploteurs qui voyaient déjà Gladius éliminé.

Soudain, un son de cor retentit à travers l'arène, suivi par une demi-dizaine d'autres, aux quatre coins du Nekyomanteion. Les pourparlers, paris et autres bavardages stoppèrent net à mesure que dans l'allée centrale de l'arène, surmontée par une estrade, l'Oracle Nikiolas avancait jusqu'à l'extrémité de la tribune.

Ses mains s'écartèrent vers les guerriers qui allaient combattre et qui s'agenouillèrent immédiatement, Gladius compris.

  • - Peuple d'Hadès !, s'exclama Nikiolas d'un ton véhément. Aujourd'hui est un jour bien particulier dans le calendrier des hommes... Oui ! Aujourd'hui, nos recrues les plus prometteuses vont devoir effectuer... l'Ascension des Enfers.

Les derniers mots de l'Oracle libérèrent d'une seule voix les cris de joies de la foule qui se tût néanmoins instantanément lorsque l'Oracle reprit son discours.

  • - Vous, recrues du Sombre Monarque, lança Nikiolas en regardant les combattants au centre de l'arène, vous allez devoir prouver votre courage, votre bravoure, mais surtout votre valeur au Seigneur des Enfers, en combattant l'un contre l'autre dans cette arène, jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un !

La foule se leva, applaudit et tonna de plus belle mais l'Oracle leva sa main droite pour ramener le calme dans l'arène.

  • - Le vainqueur de cette bataille sans merci sera le dernier debout ! Je tiens toutefois à rappeler aux participants que le Sombre Monarque ne tolère pas les meurtres consanguins et que si vous tuez l'un de vos frères d'armes, vous serez considéré comme un traître et condamné à mort !
    Pour vaincre un adversaire, vous devez le mettre K.O, le mettre dans l'impossibilité de combattre en lui cassant un bras ou une jambe, ou le faire abandonner ! Tout acte barbare qui entraînerait la mutilation extrême d'un adversaire (démembrement, etc...) sera puni par le même acte sur votre personne ! Avez-vous compris, apprentis Spectres ?
  • - OUI, ORACLE NIKIOLAS, hurlèrent en chœur les combattants.
  • - Bien ! Dans ce cas, passons aux supplications en l'honneur de notre Dieu Hadès !

L'Oracle Nikiolas se retourna alors et fît face à deux prêtres portant une statue d'Hadès en tenue de guerre, vêtu de son surplis rehaussé d'ailes noires, ainsi que de son épée, pourfendeuse éternelle des maléfices, du vice, et de la malfaisance.

Il entama alors une longue, très longue prière à voix haute, dans un langage inconnu du jeune homme, qui joignit néanmoins les mains en attendant la fin de la prédication. Puis, le cor retentit de nouveau.

Les combattants se dispersèrent alors dans l'arène. Certains, face à face, avaient visiblement déjà choisi leurs adversaires. D'autres se regardaient avec méfiance, attendant celui qui lancerait les hostilités. Gladius, lui, resta au centre de l'arène, entouré de combattants qui l'encerclaient de tous côtés, visiblement prêts à se jeter sur lui dès qu'ils le pourraient.

L'Oracle Nikiolas regarda une dernière fois les combattants de l'arène, caché par son masque de rubis. Puis, il tendît le bras et dégaina un poignard. Gladius devina la suite. Lorsque la première goutte de sang serait versée, les hostilités commenceraient. Le jeune garçon observa donc attentivement l'Oracle approcher la lame de son pouce pour se couper légèrement le doigt.

Gladius suivit ensuite du regard le sang perler le long du pouce de Nikiolas, avant qu'une fine gouttelette ne se forme, ruisselant le long de son doigt pour finalement chuter. La gouttelette de sang sembla alors effectuer une chute libre d'une centaine de mètres, tant le temps parût infiniment long pour le jeune Apprenti Spectre alors qu'en réalité la goutte de sang toucha le sol au bout de deux secondes.

Dès que le sang de l'Oracle toucha terre, Gladius se baissa, esquivant une dizaine de poings levés contre lui. Un combattant, plus malin que ses congénères, entama un saut prodigieux avant de s'abattre sur Gladius, la jambe gauche tendue sur sa cible comme une pointe de lance.

Mais la lance fût interceptée par le jeune apprenti qui jeta son adversaire sur un autre ennemi, assommant les deux guerriers sur le coup. Un cor, plus fin que son aîné, émit alors un son aigu et signalant les premiers éliminés.

Et pendant plusieurs minutes, le cor ne cessa de jouer, émettant des dizaines de signaux à la suite, parfois en une seule minute.

Gladius esquiva sans cesse les coups portés, tentant d'en rendre autant que possible dans la fureur de la bataille. Un de ses adversaires réussit cependant à le ceinturer en le prenant par surprise, et un autre lui administra des dizaines de coups de poings dans le ventre, provoquant des remontées sanguines.

Néanmoins, lors d'un coup qui, semblait-il, allait définitivement le mettre K.O, le jeune garçon réussit en utilisant les muscles de son bras à soulever son bourreau et à le placer devant lui. Celui-ci reçut alors le poing de son partenaire en pleine figure et tomba par terre, inconscient, non sans avoir craché moult dents, salive et sang avant de s'évanouir.

Gladius frappa alors son compagnon en plein visage, l'envoyant promener une dizaine de mètres plus loin pour ensuite retomber sur le sol, également hors d'état de nuire.

Désormais, il ne restait plus qu'une dizaine de recrues debout, dont Gladius qui constata avec une grande stupeur (ou soulagement ?) que Waltraute ne faisait pas partie de ceux-ci.

Les combattants restant dégagèrent alors des auras de cosmos allant du violet clair au magenta, qui illuminèrent l'arène, sous les yeux ébahis des spectateurs. Gladius, lui, n'émit aucune aura, si bien que tous les regards se posèrent sur lui.

Des moqueries commencèrent à émerger du public. Plusieurs gens sifflaient le jeune homme, tandis que d'autres se levèrent et provoquèrent Gladius en s'entaillant le cou avec leur pouce, comme pour lui dire qu'il était un homme mort.

Mais le jeune homme faisait fi de ces railleries. Il n'attendait qu'une seule chose : que ces adversaires passent à l'attaque. Il abandonna alors sa position de combat, les bras le long du corps, en baissant la tête, provoquant l'émotion au sein de l'arène.

En effet, une telle position en plein combat était souvent signe d'abandon ou de soumission. Les combattants adverses n'avaient plus qu'à l'éliminer... Il ne restait plus qu'à savoir lequel allait s'en charger.

Les recrues infernales se mirent à encercler Gladius qui ne bougea pas d'un poil. Son cœur battait à tout rompre, son sang bouillonnait, comme si sa poitrine allait exploser.

Soudain, trois guerriers, un à gauche, un à droite, et un en face de Gladius, s'élancèrent sur lui pour le terrasser. Le cosmos qu'ils relâchaient leur permettait de courir extrêmement vite, mais Gladius, fort de son mois d'entraînement au Nekyomanteion, frappa encore plus vite.

Aux yeux du public, un flash de lumière rouge cingla dans l'ensemble de l'arène. Seul Nergal, qui s'était assis sur la tribune nord de l'arène, pût décomposer l'attaque de son disciple.

Le feu qui brûlait dans la poitrine de Gladius s'était relâché, parcourant ses veines jusqu'à sa peau et passant à travers en relâchant une puissante vague d'énergie rouge. Les assaillants du jeune apprenti Spectre furent éjectés sous le choc et retombèrent sur le sol de l'autre côté de l'arène, inconscients. Le petit cor retenti alors trois fois.

Gladius émettait désormais une aura rouge vive. Ses yeux brillaient d'une lueur telle que tous les survivants de l'arène qui croisaient son regard se sentaient parcourus d'un frisson.

Quatre recrues restaient encore, et même si le coup de maître de Gladius les avait impressionnés, il était hors de question pour eux d'abandonner. Ainsi, les quatre derniers combattants s'élancèrent de plus belle sur le jeune apprenti, intensifiant leur cosmos aussi haut qu'ils le purent.

Le jeune apprenti, lui, savait qu'il ne pouvait se permettre d'échouer et, tandis que ses derniers adversaires allaient se jeter sur lui, l'image d'un homme aux cheveux blonds, avec une cicatrice sur la joue, barbu, l'œil complice et le sourire protecteur, donna à son fils l'aura de la victoire.

Les quatre hommes s'écroulèrent sur le sol un par un, K.O. Gladius venait de leur délivrer une dizaine de coups chacun, portés si vite que le public se leva, surpris.

Seules trois personnes restèrent assises. Nergal, le maître fier de son disciple, l'Oracle Nikiolas, qui applaudit en premier le vainqueur... et Waltraute, la femme guerrière, qui sortît de suite de l'arène avec un sourire mi-clos qui contrastait son regard de braise...


Les combats défilèrent ainsi toute la journée et, sur les quelques trois cent participants qui combattirent dans les six arènes, six ressortirent vainqueur. Aucun mort ne fût à déplorer mais quelques blessés graves provoquèrent l'émoi des spectateurs.

Gladius eût droit aux soins des prêtres, qui bandèrent ses muscles couverts de bleus et appliquèrent un baume apaisant.

Le jeune apprenti Spectre était satisfait de lui, mais la bataille avait été terrible et même s'il n'avait reçu que quelques coups, il craignait que ce soit un handicap pour la suite de l'Ascension.

Nergal rejoignît son apprenti une petite heure après la victoire de celui-ci. Il regardait son apprenti d'un regard satisfait mais aucune expression ne sortait de son visage, peut-être parce qu'il connaissait la prochaine épreuve et les dangers que Gladius allait encourir.

  • - J'ai réussi, Maître !, s'exclama le jeune homme le regard pétillant. J'ai réussi !
  • - Oui, bravo Gladius, félicita Nergal en lui tapant l'épaule. Tu as été parfait... mais...
  • - Mais ?
  • - Mais maintenant tu vas devoir réussir la deuxième épreuve... et c'est de loin la plus difficile.
  • - Quelle est-elle ?, demanda Gladius en congédiant les prêtres médecins d'un signe de la main.

Nergal serra les dents. Gladius attendit pendant une dizaine de secondes que son maître lui parle, mais celui-ci semblait tiraillé entre deux possibilités.

  • - Je ne peux te le dire, lâcha finalement Nergal à son disciple, ce serait t'éliminer de l'épreuve, je ne suis même pas censé être ici. Maintenant, remet ton armure, et dirige-toi vers le palais du Nekyomanteion. Là, tu attendras l'Oracle avec les autres candidats. Sois fort, Gladius.

Nergal se retourna et sortit de la salle avant même que Gladius ne puisse répondre. Le jeune garçon regarda alors son armure, bosselée et fissurée par endroit.

Il n'avait plus d'autres choix que de se battre avec cette armure. Il l'enfila de nouveau et sortît, prêt à entamer l'ultime étape de l'Ascension des Enfers.

Gladius arriva rapidement devant l'immense bâtisse érigée en l'honneur du Dieu Infernal. Comme l'avait dit son maître, d'autres recrues attendaient devant l'entrée, entourées par une vingtaine de Gardes. Parmi eux, Gladius reconnût Waltraute.

Ses cheveux se hérissèrent instantanément à la vue de la guerrière, qui se retourna lorsque Gladius s'approcha du groupe de recrues. Leurs regards se croisèrent, plein de détermination, de combattivité et de hargne. Gladius n'avait pas oublié l'humiliation qu'il avait subit sur la place du marché et Waltraute ne semblait pas avoir oubliée le jeune homme qui avait osé la défier.

Entre les deux rivaux, une tension extrême était née et il y avait fort à parier que cette rivalité motivait le jeune Gladius plus que jamais, bien décidé à supplanter son adversaire.

Les recrues attendirent une bonne demi-heure que l'Oracle se présente à eux et Gladius eût tout le loisir d'observer ses adversaires. L'un d'eux lui rappelait le colosse Tarik car la taille et le poids que devait faire ce concurrent devait être à peu près égale à l'ancien Soldat des Ténèbres.

Deux autres recrues étaient plus de son gabarit, tandis que le dernier, plus grand et plus svelte, affichait une assurance dans le regard que même le plus orgueilleux des rois n'aurait eu l'audace de montrer.

Enfin, après une demi-heure d'attente, l'Oracle Nikiolas entouré de ses deux pairs vinrent à la rencontre des recrues. L'un d'eux portait une longue robe violette avec une écharpe blanche recouverte d'écritures anciennes, probablement de l'ancien grec. A la différence de Nikiolas, il ne portait pas un masque couvert de rubis mais de topaze.

Le dernier Oracle, quant à lui, semblait être le plus vieux car une longue barbe noire s'échappait de son masque d'oracle, entièrement noir et recouvert de diamants bleus, probablement des lapis-lazuli, même si Gladius n'avait pas une grande connaissance en joaillerie. Ce fût cet Oracle qui s'adressa en premier aux recrues.

  • - Bravo à vous, guerriers d'Hadès ! Vous êtes les dignes représentants du Sombre Monarque ! Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis l'Oracle Suryo, et je suis également l'Oracle chargé de l'Économie du Royaume du Nekyochoro.
  • - Quant à moi, poursuivit l'Oracle au masque de topaze, je suis l'Oracle Astrélia, chargé de la Diplomatie du Royaume du Nekyochoro.
  • - Et moi, Nikiolas, l'Oracle chargé de l'Armée du Sombre Monarque. C'est donc prioritairement à moi que vous aurez affaire, mais l'épreuve qui va se dérouler nécessite l'intervention des trois Oracles. Comme vous le savez, c'est en réussissant cette dernière épreuve de l'Ascension des Enfers que l'un d'entre vous deviendra un Spectre d'Hadès ; l'importance est telle que les trois Oracles doivent obligatoirement arbitrer cette épreuve.
  • - Exact, renchérit Astrélia, mais sachez que même si vous avez prouvé votre appartenance à l'élite des soldats du Sombre Monarque, cela ne suffit pas pour devenir Spectre d'Hadès.
  • - Mais quelle est l'épreuve que nous allons passer ?, demanda bêtement Gladius.
  • - C'est celui dont tu me parlais toute à l'heure, demanda Astrélia à Nikiolas en jaugeant le jeune apprenti derrière son masque d'Oracle.
  • - C'est bien lui, confirma Nikiolas. Excuse-le, il n'est l'apprenti de Nergal du Rat que depuis peu de temps et celui-ci ne lui a sans doute pas appris qu'en présence des Oracles, les recrues n'avaient pas le droit de PARLER.

Le dernier mot de Nikiolas fût prononcé avec une telle force de conviction dans la voix que Gladius en resta coi, ce qui ne l'empêcha pas de répondre au sourire moqueur de Waltraute par un regard de braise.

  • - Néanmoins, poursuivit l'Oracle Astrélia, il a soulevé une bonne question. Quelle est donc la seconde épreuve de l'Ascension des Enfers ? Et bien...
  • - Astrélia, coupa gentiment le vénérable Suryo, laisse-donc Nikiolas expliquer aux recrues de quoi il retourne, veux-tu ? Après tout, c'est lui qui est en charge de l'Armée, mieux vaut donc ne pas trop empiéter sur son domaine...
  • - Merci Suryo, dit Nikiolas en baissant la tête en signe de respect. L'épreuve qui vous attend est appelée le Conflit des Supplices. Vous allez chacun être enfermé toute la nuit, soit une période de douze heures, dans des salles spéciales du Domaine d'Hadès, les Salles Extrêmes.
    Ces salles sont l'antichambre des conditions de vie les plus dures qui soit, et si vous voulez devenir Spectres, vous devrez tenir debout pendant douze heures. Sachez cependant que la majorité, voire la totalité des candidats échouent lors de cette étape. Si l'un d'entre vous réussit à survivre à cette épreuve, il sera Spectre d'Hadès. Si plusieurs d'entre vous survivent... alors vous devrez vous battre sur-le-champ, jusqu'à ce que l'un d'entre vous réussisse à ne serait-ce que rester conscient.

A ces mots, le sang de Gladius, pourtant si brûlant d'ordinaire, se glaça. Le jeune spectre sentît son cœur se contracter et la peur l'envahit peu à peu.

Néanmoins, il ne devait pas échouer car son rêve était à portée de main. De plus, son maître, mais aussi depuis les Champs-Élysées, son père et Pirithos devaient compter sur lui pour défendre les valeurs qui étaient les leurs à leur mort : l'honneur, la bravoure, le courage et le sacrifice.

Un garde se posta ensuite devant les recrues avec, dans ses mains, une boîte en fer rudimentaire. Celle-ci avait néanmoins un trou à son sommet, assez large pour y enfoncer la main.

  • - Le Palais d'Hadès étant un lieu sacré, expliqua l'Oracle Suryo, vous ne pouvez pas y entrer tous ensemble. Nous allons donc vous faire tirer par ordre alphabétique une lettre au hasard désignant la salle où vous allez entrer. Puis, les Gardes et nous-mêmes vous accompagneront jusqu'au lieu de votre épreuve.
    Sachez que chaque salle a deux portes, une pour entrer et l'autre pour sortir. Si vous souhaitez abandonner, la porte d'entrée sera toujours ouverte. En revanche, la porte de sortie n'apparaîtra pas avant douze heures. Bonne chance à tous et qu'Hadès veille sur vous !

Quatre recrues tirèrent une lettre avant Gladius. Les Gardes se divisèrent alors deux par deux et emboitèrent le pas des recrues qui pénétrèrent à l'intérieur de l'enceinte du Palais, secondées par les Oracles qui se relayèrent sans cesse.

Vint enfin le tour du jeune homme aux cheveux pourpres. Gladius s'approcha alors de la boîte, le cœur battant, en prenant soin de jeter un dernier regard de défi à Waltraute qui lui répondit sur le champ :

  • - Tu as intérêt à tenir le coup, j'ai des comptes à régler avec toi !

Gladius ne répondit pas mais les paroles de sa rivale restèrent gravées dans sa tête au moment où il piocha dans la boîte. Il en ressortit une pièce métallique avec, inscrit dessus, une lettre grecque : la lettre bêta.

Il montra alors la lettre à l'Oracle Nikiolas qui se contenta de se retourner et de rentrer avec lui dans le temple, emboîté par les Gardes du Nekyomanteion.

Le jeune homme entra alors dans un hall immense, avec des colonnes de marbre noir recouvertes de signes dorés, ainsi que des fresques murales représentant divers épisodes de la mythologie Infernale.

Il reconnût, entre autres, une représentation d'Hadès sur un char noir tiré par des chevaux sans tête, avec dans ses bras, une jeune femme aux cheveux d'ébène le regardant amoureusement, la Reine des Enfers, Perséphone.

Nikiolas bifurqua ensuite dans un couloir aux murs blancs et vierges, qui déboucha sur une pièce circulaire avec des dizaines de voies possible. Le jeune homme le suivit alors dans les méandres du Palais, parcourant couloirs, halls, escaliers et autres chemins.

Le jeune homme tenta de se rappeler du chemin mais il eût tôt fait de se perdre dans le dédale du Palais Infernal.

Le stress envahît de plus en plus Gladius, qui, pour tenter de se rassurer, posa une question à Nikiolas, une question qui n'avait cessé de le travailler depuis sa venue au Nekyomanteion.

  • - Oracle Nikiolas, j'aimerais vous poser une question... commença le jeune Spectre en cherchant les mots appropriés.
  • - Je sais, lui répondit alors l'Oracle, ayant deviné ses attentions. Mais ce n'est pas le bon moment pour parler de ton père Erimanthe de la Salamandre, l'Étoile Céleste de la Fission.

Gladius se tût, comprenant que l'Oracle ne souhaitait pas lui en dire davantage, ou peut-être que celui-ci attendait de voir comment le jeune Gladius allait s'en sortir. Le jeune homme avait appris au moins une chose : la véritable identité de son père.

L'Oracle finit par conduire le jeune Spectre devant une porte de plomb noir, avec, gravé au cœur du métal, la lettre bêta. Au-dessus de la porte brillait une torche avec une flamme non pas rouge-orangé comme un feu ordinaire mais violet-noir. Les deux gardes se postèrent alors de chaque côté de la porte et l'Oracle laissa passer le jeune apprenti qui se posta au centre de l'antichambre.

  • - Lorsque la flamme violette s'éteindra, les portes s'ouvriront, lui expliqua Nikiolas. Tu seras alors en face de l'un des climats les plus rudes qui soit. Tu devras faire preuve d'une endurance à toute épreuve si tu veux espérer remporter le Surplis.
    Si tu t'assois, si tu t'évanouis ou si tu souhaites abandonner, les portes s'ouvriront automatiquement et les Gardes viendront te chercher.
    Au bout des douze heures, les portes de la sortie s'ouvriront mais il te faudra encore être en mesure de les ouvrir. Sache que ces portes sont plus dures que le fer. Aucun humain normal ne peut les ouvrir. Il te faudra donc utiliser ton cosmos et ton corps meurtri par les éléments. Bonne chance Gladius... et fait honneur à ton maître.

L'Oracle rebroussa alors chemin, laissant le jeune Gladius face à sa destinée.

Les Gardes n'eurent aucun mot ni aucun regard pour lui. Son cœur battait la chamade au fur et à mesure que le temps passait. Le jeune apprenti fixait la flamme violette sans jamais cligner des yeux, obnubilé par la fin de celle-ci, marquant le début du Conflit des Supplices.

Enfin, après cinq longues et interminables minutes, la flamme violette se volatilisa d'un seul coup, l'épaisse porte de plomb s'ouvrît alors avec fracas, claquant contre le mur en faisant un bruit terrible. Le jeune Gladius, impatient, se précipita dans la salle.

Ce fût pour lui une véritable descente aux Enfers. En effet, à peine rentré, le jeune homme, habitué aux températures relativement agréables des côtes méditerranéennes se retrouva soudainement dans une incroyable tempête de neige.

La neige, ainsi que le vent glacé ne laissait voir au jeune garçon que du blanc à perte de vue. Il n'y avait ni mur, ni porte, ni même trace de civilisation ou de quelconque indice démontrant qu'il se trouvait dans une pièce.

Le jeune Gladius grelottait devant les températures extrêmement basses qui, lui semblait-il, congelaient même son âme.

Il se mit alors en tête de marcher au devant de lui pour trouver les contours de cette étrange pièce mais aussi pour se réchauffer car il devait tenir l'équivalent d'une nuit dans cet endroit, sans jamais pouvoir s'allonger sur le sol.

Il en vint même à penser que l'entraînement qu'il avait passé au Nekyomanteion l'avait affaibli dans cette lutte acharnée contre le froid, tant l'écart entre les deux climats était important, passant d'une trentaine de degrés selon lui à au moins une dizaine de degrés en dessous de zéro.

Qui plus est, il avait beau marcher, Gladius ne voyait rien, hormis ses cheveux rouges virer au blanc, ses lèvres, ses doigts et ses pieds se geler progressivement jusqu'à devenir bleus, ainsi que son armure se recouvrir d'une couche de glace amenée par le vent froid qui lui éclatait au visage.

Gladius eût la sensation de parcourir des kilomètres dans le froid et la neige. Il ne sentait même plus ses mains et ses pieds et ne savait pas comment il avançait. Il tenait le coup en repensant à son maître, à son père Erimanthe dont à présent il connaissait le patronyme complet. A Phobos aussi, le vieux marchand d'Oneiros auquel il n'avait pas pu dire merci pour le fruit quotidien, ainsi que la compassion que lui donnait cette homme.

Finalement, Gladius s'arrêta de marcher et se contenta de rester sur place, luttant contre les éléments qui se déchainaient sur lui. Il tenta alors de se concentrer et de générer quelques flammes pour se réchauffer. Une flammèche pointa le bout de son nez sur les doigts endoloris de l'apprenti, mais le vent gelé eût tôt fait de réduire à néant l'impudente.

Pourtant, Gladius ne renonçait pas. Il intensifia son cosmos autant qu'il pût, concentrant des flammes plus importantes au creux de ses mains mais au final, elles finissaient toutes par disparaître, emportées par le froid qui écorchait la peau du jeune homme.

Après une trentaine d'essais, l'espoir commença à s'échapper du jeune homme. Désormais, il ne faisait plus que subir les éléments et sa ténacité, aussi grande était-elle, commençait peu à peu à s'éreinter.

Les membres de Gladius se refroidissaient peu à peu et il ne sentait même plus son propre sang couler jusque dans ses doigts, qu'il tentait de réchauffer en se frottant les mains. La seule chose qu'il réussissait à faire était d'accentuer la douleur que provoquait la congélation progressive de ses extrémités.

Gladius sentit alors la fatigue le gagner. Son corps et son âme ne réclamaient plus qu'une chose : le repos. Les genoux de l'Apprenti Spectre commencèrent à flancher, tandis que sa tête tangua peu à peu.

  • - N... ne t'endors pas..., ne... n'abandonne pas..., se répétait sans cesse le jeune garçon frigorifié.

Les souffrances du jeune garçon ne cessaient de s'accentuer et il n'avait absolument plus aucune notion de l'espace et du temps. Seules ses pensées restaient actives.

Il se demandait sans cesse pourquoi il devait souffrir autant, pourquoi tant d'épreuves et tant de peine pour obtenir l'honneur suprême de servir Hadès.

  • - Pourquoi dois-je sans cesse connaître la souffrance ??????, finit par hurler Gladius dans un sursaut de désespoir.

Ses jambes se mirent à flancher et le jeune homme commença à perdre l'équilibre. Mais soudain, une main le rattrapa. Gladius vît alors un homme d'âge mûr, avec des cheveux blonds mi-long, le regard protecteur, avec une lueur rouge dans ses pupilles : Erimanthe, le père de Gladius.

  • - Père..., commença Gladius les yeux remplis de larmes, c'est vraiment toi ?
  • - Gladius, mon fils..., commença Erimanthe en le regardant. Tu as connu les pires tourments qu'un enfant puisse connaître. Ton peuple, ton enfance et ta famille ont été anéantis... mais regarde-toi maintenant ! Tu es plus fort que jamais. Tu as un maître qui veille sur toi, ainsi que des frères d'armes sur lesquels tu peux compter, Lokus de la Panthère qui t'as aidé à t'entraîner, et Pirithos de la Fourmi, qui même mort restera un éternel soutien.
  • - Mais, Père... je... n'en peux plus... Ce froid... je n'ai jamais connu ça !
  • - Gladius... te rappelles-tu la dernière leçon que je t'ai appris ?
  • - M... Mortem no es finite spera... L... la mort...
  • - ...n'est pas la fin de l'espoir. Même si tu dois mourir ici, même si tu sens que tout est fini, que la fin est proche... Même si tout est perdu, Gladius... tu dois te battre ! Tu dois garder espoir car même si tu meurs...
  • - ...l'espoir qui m'anime me portera jusqu'aux nues.

Gladius se redressa, les yeux brillants de larmes. Une aura rouge vif l'entoura, réchauffant ses membres et son cœur. Son père disparut alors dans le blizzard, adressant un dernier clin d'œil à son fils.

Le jeune homme savait que le souvenir de son père (ou son cosmos ?) avait surgi de son subconscient pour le sauver. Maintenant, il devait prouver qu'il était capable de survivre au blizzard.

Il reprit sa marche éperdue dans le froid, recouvert d'une aura de cosmos dont émanait une douce chaleur.

Soudain, une ombre massive apparût à l'horizon, cette ombre prît peu à peu les allures d'un gigantesque bloc. Mais en se rapprochant, Gladius constata avec un immense soulagement qu'il s'agissait d'une porte, la porte de sortie.

Aussitôt, le jeune homme se précipita sur elle en trébuchant, cherchant avec ses mains les battants de la porte afin de l'ouvrir. Cependant, à son grand étonnement, la porte était parfaitement lisse et il semblait qu'elle ne pouvait s'ouvrir que de l'autre côté.

Le jeune homme intensifia aussitôt sa cosmo-énergie et frappa de toutes ses forces sur la porte. Celle-ci émit un son métallique qui résonna dans l'infinitude du blizzard, mais la porte demeura intacte, sans même la moindre éraflure.

Le jeune guerrier se rappela alors les paroles des Oracles concernant la dureté de cette porte.

"Cette porte ne cédera pas à moins qu'elle ne subisse la violence de mon cosmos... mais un écart de température devrait jouer en ma faveur..."

En effet, le jeune homme avait un jour appris de son père qu'un verre très froid que l'on mettait subitement dans un environnement extrêmement chaud, comme un four ou un feu de camp, se brisait en mille morceaux, ne pouvant supporter l'écart de température et, intuitivement, il était convaincu que ce principe fonctionnerait aussi avec cette fichue porte.

Gladius intensifia alors son cosmos et réussit à générer des flammes tout autour de son poing. Puis, il prît un peu de recul et fonça sur la porte à toute allure, faisant abattre son poing avec toute la force de son cosmos de flammes. La porte trembla mais ne se fendit pas. En revanche, le poing de Gladius était recouvert de sang, le jeune homme laissa alors échapper un cri de souffrance.

  • - Satanée porte, pesta-t-il contre la muraille de plomb qui lui faisait face. Tu m'as brisé la main ! Très bien, puisque tu me cherches, tu vas me trouver ! PAR L'ORBE INFERNALE !!!!

Dans d'autres circonstances, Gladius aurait sans doute trouvé ça ridicule d'utilliser sa plus puissante arcane contre une simple porte, mais l'épuisement, l'énervement, et sans doute les enjeux qui impliquaient le passage de cette porte ne laissaient plus le choix au jeune Gladius.

  • - Si je veux mettre à bas cet obstacle, il me faudra utiliser plus que de simples flammes concentrées, pensa Gladius en intensifiant son cosmos. Je vais devoir créer des orbes de cosmos avec un noyau de feu et non l'inverse...

L'aura du jeune apprenti s'éleva soudain dans les airs, atteignant une ampleur jamais égalée auparavant. Des flammes jaillirent du corps de Gladius, et, de part et d'autre, celles-ci se concentrèrent en de minuscules billes couleur rubis.

Puis, l'aura du jeune apprenti recouvrit les billes de feu, donnant naissance à une orbe étincelante, deux fois plus grosse que l'orbe habituelle, comme si Gladius tenait entre ses mains un minuscule soleil... Après quoi, le jeune homme se jeta une énième fois sur la porte et frappa avec toute la puissance destructrice réunie dans ses mains.

Un flash de lumière rouge éclaira la porte avant de laisser échapper un torrent de flammes lumineuses. La pression était telle qu'un homme normal aurait été réduit en charpie avant de se faire emporter par l'explosion. Mais Gladius, utilisant tout le cosmos qu'il avait à sa disposition, canalisa la rivière de feu qu'il avait libéré en un seul et unique point de la porte.

C'est alors que celle-ci commença à se fissurer, subissant la puissance incroyable de l'attaque de Gladius. Une faille se dessina alors en travers de celle-ci, laissant échapper un flash de lumière blanche qui aveugla Gladius, sans pour autant que celui-ci ne renonce.

Puis ce qui devait arriver arriva : la porte, absorbant le coup de Gladius, finit par imploser, libérant une vague lumineuse qui engloutit Gladius, emporté par la destruction de la porte. Le blizzard souffla alors encore plus violemment, tandis que la neige tomba en masse, et, à l'endroit même où se trouvait naguère Gladius, le froid effaça jusqu'à la trace de ses pas...


Une porte s'ouvrit dans le palais du Nekyomanteion. Il en sortit une jeune femme, en sueur, complètement vidée de son énergie. Elle prît le temps de s'asseoir dans la vaste pièce circulaire, où, en plus de la porte où elle était sortie, cinq autres portes se partageaient les issues de la pièce.

Elle remarqua qu'au dessus de chaque porte, un élément particulier y était représenté : le froid, la foudre, la terre, le vent, la nature, et au-dessus de sa propre porte le feu. Chaque gravure de ces éléments brillait d'un éclat blanc, beige, gris, vert, rouge ou jaune.

Mais soudain, la porte de la foudre grésilla et le symbole de celle-ci s'éteint, sans que personne ne puisse en sortir. La porte de la terre trembla, celle de la nature se recouvrit de lianes, alors que celle du vent fût recouverte par une mini-tornade.

Leurs symboles moururent les uns après les autres. La porte du feu, juste derrière elle, s'embrasa et son symbole connût le même sort. Waltraute souri. Plus qu'une porte condamnée et elle serait Spectresse ! Son attention se focalisa alors sur la porte du froid. Celle-ci commença à se recouvrir d'une fine couche de verglas qui remontait jusqu'au sommet de la porte.

Le signe du froid faiblit, à mesure que la glace bloquait la paroi de la porte en une couche épaisse et infranchissable. Puis, le signe mourût à son tour.

La jeune guerrière se releva alors en hurlant sa joie dans le palais. Elle avait réussi ! Elle était Spectresse ! Même ce petit avorton qui avait osé la défier n'avait pas réussi l'épreuve !

Cependant, la jeune femme ne remarqua pas la glace de la porte du froid fondre peu à peu, tandis qu'un minuscule point rouge semblait ronger la porte de l'intérieur. Elle ressentit alors un puissant cosmos et se retourna, juste à temps pour voir la porte exploser.

Le choc éjecta la jeune femme sur la porte du feu, tandis que des milliers de morceaux de métal brûlant se répandirent dans la pièce. Waltraute se releva, en garde, prête à affronter celui qui avait ainsi attenté à sa vie.

Elle vît alors, à travers la fumée qui s'échappait de la porte du froid, une silhouette se dessiner, celle d'un jeune homme qu'elle ne connaissait que trop bien.

Gladius sortit de la porte du froid en titubant, mais le contact avec l'air chaud du palais le revigora. Il respira longuement cet air doux qui lui réchauffa tout le corps, sans même se rendre compte que Waltraute était là.

  • - Bon sang ! Que ca fait du bien un peu de chaleur !, s'exclama-t-il en touchant le marbre de la pièce.
  • - Tu as survécu, avorton ?, lança alors Waltraute d'un ton haineux. Parfait ! Dans ce cas, on va pouvoir reprendre les hostilités !

Gladius écarquilla alors les yeux en apercevant Waltraute. Son périple dans le froid et la glace lui avait complètement fait oublier sa rivale, si bien que la voir prêt au combat le surprit, l'espace d'une seconde.

Après quoi, le jeune apprenti se mit en garde en souriant, prêt à se venger de l'humiliation qu'il avait subi.

  • - Cette fois-ci tu n'as aucune chance, Waltraute ! Je viens de passer douze heures dans le froid le plus mordant qui soit ! Je ne suis plus le même désormais !
  • - Pff, pauvre idiot ! C'est toi qui devrait te faire du soucis, car si toi tu sors d'un froid mordant, moi j'ai dû rester douze heures au sommet d'un volcan, piégée par la lave qui m'entourait !
  • - Ah vraiment ??? Dans ce cas, voyons voir si cela t'a servi ! PAR LA FRAPPE INFERNALE !!!!!

Malgré la rude faiblesse dont était touché Gladius, il trouva la force d'enflammer son corps et de dégager une puissante flambée de son poing. Il fonça alors sur Waltraute aussi vite qu'il pût et la frappa en plein visage.

Mais la guerrière avait prévenu le jeune homme et si le jeune apprenti toucha sa cible, celle-ci ne bougea pas d'un pouce, souriant même alors que le poing de son adversaire s'était logé dans sa mâchoire.

Elle adressa alors à son adversaire un coup de genou dans le ventre qui le plia en deux, avant de le frapper au crâne avec un coup de poing porté avec une puissance extrême, entouré d'une fine aura violette.

Cependant Gladius n'était pas du genre à se laisser frapper sans réagir et bien que le coup de genou dans son ventre le tordît de douleur, il sût se ressaisir en attrapant le poing de son adversaire qui voulait la frapper et, par un mouvement de balancier, il la souleva du sol avant de la projeter sur le sol de toutes ses forces.

Waltraute s'écrasa ainsi sur le sol en créant un large impact, crachant du sang sous le rude coup que venait de lui assener Gladius. Néanmoins, la jeune guerrière esquiva un énième coup de poing et se redressa sur elle-même par un petit salto arrière.

Les deux adversaires se regardèrent alors dans le blanc des yeux, prêts à engager le combat une bonne fois pour toute.

  • - Hmph, tu n'es pas trop rouillé, Gladius, complimenta Waltraute. Mais tu n'es pas non plus aussi fort que moi ! Voilà un an que j'attends ce moment de devenir Spectre et ce n'est pas toi qui va m'en empêcher !
  • - Je te retourne le compliment, Waltraute, répondit Gladius sur un ton de défi, mais sache que même si mon corps est usé, mon esprit reste vif ! Je ne craquerai pas sous la pression de quelques paroles venimeuses !
  • - Tu ferais mieux d'abandonner, tu ne gagneras rien à ce combat. Je sens ton cosmos et, crois-moi, il est largement en dessous du mien. Tu n'es rien, Gladius... alors que moi... je suis fille de roi !
  • - De villes paroles, railla Gladius, montre-moi plutôt ce que tu vaux au lieu de perdre ton temps à des pourparlers inutiles. Toute princesse que tu es, je ne cèderai pas. Je VEUX être Spectre, et je SERAI Spectre. Et si je dois mourir pour prouver ma valeur, alors je le ferai !

Les dernières paroles de Gladius laissèrent Waltraute de marbre. Toutefois, celle-ci dégagea soudainement une puissante aura violette, une aura si puissante que les morceaux de métal qui gisaient ça et là se mirent soudain en lévitation dans les airs.

Les yeux de la jeune femme se teintèrent de magenta, alors que ses cheveux longs et bleus s'élevèrent dans les airs.

  • - Ton abnégation t'honore, Gladius, tu es sans aucun doute un guerrier dévoué et courageux... MAIS C'EST FINI POUR TOI !!!!!!

Waltraute frappa Gladius si vite qu'il n'eût même pas le temps de contre-attaquer. La jeune guerrière le roua de coups, détruisant son armure à chaque impact de ses poings. Une centaine de coups défoncèrent alors le corps du jeune apprenti de part en part, réduit à l'état de punching-ball.

Enfin, Waltraute concentra son cosmos dans son poing droit et frappa Gladius dans le ventre. Le coup fût porté à une telle puissance que le jeune homme s'écrasa contre la Porte du Feu qui se fissura sous le choc.

Il resta là, inconscient, vaincu. Les cheveux de Waltraute redescendirent soudain et ses yeux retrouvèrent leur couleur normale. Waltraute avait réussi. Elle allait être Spectresse, son seul rival ayant été vaincu.

Néanmoins, Waltraute se sentît mal, comme prise de bouffées de chaleurs. Elle sentit alors une douleur vive dans son estomac et se tordît de douleur, crachant un épais filet de sang. Elle s'aperçut alors qu'une petite bille enflammée avait perforé son armure.

  • - I... IMPOSSIBLE ! QU... QUAND M'A T-IL...?

Mais la jeune guerrière n'eût pas le temps de finir sa phrase. La minuscule Orbe Infernale explosa, détruisant l'armure de la jeune femme en l'expédiant sur la porte de la foudre. La jeune guerrière retomba alors à terre, inconsciente également.

Une porte noire s'ouvrit alors dans le sol... et une aura violette parcourût la salle, s'imprégnant du corps de Gladius. Le jeune homme, encore inconscient, fût aspiré par cette étrange force. Puis, la porte noire se referma, laissant Waltraute à terre en tant que véritable vaincue.


Gladius s'éveilla dans une pièce obscure. Ses blessures étaient conséquentes mais il trouva la force de se relever. Il ne savait pas où il était mais la première chose qu'il lui vint à l'esprit était l'Au-delà.

Le jeune homme essaya alors de se rappeler ce qui s'était passé. Il se rappelait les coups innombrables que lui avait infligé Waltraute sans même qu'il puisse réagir. Il avait néanmoins, avec l'énergie du désespoir, réussit à créer une minuscule Orbe Infernale et avait frappé son adversaire sans même qu'elle s'en aperçoive. Après quoi, c'était le néant.

  • - Avance, Gladius, tonna soudain une voix magistrale.

Le jeune garçon vît alors, à son grand étonnement, qu'une vingtaines de torches s'étaient soudain allumées, avec des flammes bleutées qui illuminaient un couloir long d'environ une centaine de mètres. Le jeune homme avança d'un pas hésitant. Il se sentait faible mais également attiré par ce qui se trouvait de l'autre côté de ce couloir.

Gladius arriva alors dans le plus somptueux endroit qu'il n'ait jamais vu. Il se trouvait dans une immense pièce carrée, non faite de marbre mais d'un métal précieux qui reflétait une étrange lumière bleutée.

Les murs étaient recouverts de signes ancestraux qui étincelaient de milles feux, avec des images colorées du Sombre Monarque, entouré d'une centaine de soldats portant tous des armures différentes : les Spectres d'Hadès.

En redressant la tête, le jeune homme pût voir avec émerveillement que le plafond n'était autre qu'une voûte céleste, avec une nuit étincelante de par les milliers d'étoiles qui la composaient. Chaque astre était plus ou moins brillant, et avait chacun un éclat différent, soit violet, soit pourpre, soit gris, bref, toutes les couleurs qui devaient composer le vaste monde y étaient représentées.

Au centre de la pièce se trouvait un trône d'argent, éclairé par la lumière d'une étoile blanche deux fois plus grosse que les autres, où était assis un homme recouvert d'une tunique de soie pourpre.

L'homme avait des cheveux gris clairs qui contrastaient avec la jeunesse de son visage. Des yeux bleus regardaient Gladius avec une tel clarté que le jeune homme se sentait comme transpercé et mis à nu par la clairvoyance de cet homme.

Il avait dans sa main droite une épée majestueuse, qui étincelait de milles feux, même si elle était dans son fourreau. On aurait d'ailleurs dit l'épée du Sombre Monarque même.

  • - N'aie pas peur, Gladius, je suis le Grand Pontife Phélios.

Gladius s'agenouilla alors instantanément en baissant la tête devant l'homme le plus important de l'Armée d'Hadès après les Dieux Hypnos et Thanatos, c'est à dire le Commandant des 108 Étoiles.

  • - V... Votre Sainteté, bafouilla t-il, je....je..
  • - Ne parle plus, coupa gentiment le Grand Pontife, tu as fait beaucoup d'effort. Et aujourd'hui, tu as réussi, tu t'es hissé à la dernière étape de l'Ascension des Enfers.
  • - V... Vraiment ? Mais...Waltraute...
  • - Waltraute n'est pas encore prête. Elle a commis l'erreur de te sous-estimer. Elle a cru que ses origines sociales lui assureraient la victoire et, qui plus est, elle n'a pas été jusqu'où tu as été.
  • - C'est-à-dire ?
  • - Gladius, tu as frôlé la mort. Tu t'es battu contre le froid et tu as dû encore affronter un adversaire redoutable. De vous deux, tu étais sans doute le plus affaibli. Pourtant, malgré ta défaite imminente, tu as cru en toi une ultime fois, ce qui t'as permis de vaincre Waltraute. Mais maintenant, une dernière Épreuve t'attend : celle de l'Ascension.
  • - Mais n'était-ce pas ce que je viens de faire ?
  • - Bien sûr, affirma Phélios, mais sache que pour devenir Spectre d'Hadès, tu dois également être accepté par un Surplis, un Surplis qui se trouve dans cette salle.

Gladius examina une fois de plus la pièce, mais ne remarqua aucune trace d'un quelconque Surplis.

  • - Où sont-ils ?, demanda Gladius incrédule.
  • - Ils sont juste au-dessus de toi, lui répondit Phélios.

Le jeune homme regarda de nouveau la voûte céleste et sentît que quelque chose avait changé. En effet, son regard se posa instinctivement sur une petite étoile qui brillait d'un intense rouge vif. Celle-ci semblait d'ailleurs avoir redoublé d'éclat depuis que Gladius la regardait.

Son cœur se mit à battre la chamade et son cosmos se manifesta d'un seul coup, sans même que le jeune homme ne l'appelle. Une aura rouge vif entoura alors son corps ainsi que de flammes couleur rubis. Ses yeux se teintèrent d'une lueur rougeoyante et ses cheveux se hérissèrent sur sa tête. Le jeune homme se sentait comme transcendé.

  • - Viens à moi... qui que tu sois.

Soudain, l'étoile rouge émit un flash qui illumina la voûte céleste. L'étoile grossit alors à vue d'œil, à mesure qu'en son centre, une urne se dessinait. Gladius vît alors l'étoile s'illuminer de plus belle, devenir une étoile filante, puis un météore.

Celui-ci se dirigeait d'ailleurs droit sur Gladius mais celui-ci ne bougea pas, envahi par une sorte de transe. Ses yeux s'enflammèrent, tout comme son corps, et le météore devint alors une boule de feu. Elle se rapprochait sans cesse du sol, toujours plus vite, toujours plus brillante.

L'étoile heurta le sol avec une extrême douceur, comme si elle avait contrôlé son arrivée sur terre. Gladius vît alors une urne rouge étincelante, avec comme motif un animal à cornes recourbées vers l'arrière, semblable à un taureau. L'urne émit ensuite un flash et s'ouvrit.

Gladius eût alors en face de lui le Surplis du Buffle : deux cornes sur la tête, d'autres sur les pattes avant et arrière, de couleur noire. Les yeux de la créature étaient d'un rouge vif, tandis que le reste du corps était d'un noir étincelant, avec des nuances de gris sombre.

  • - Je suis le Buffle !, tonna soudainement une voix grave sortie de l'armure. Qui m'a appelé ?
  • - C... C'est moi !, répondit Gladius confus et surpris que le Surplis lui parle, je m'appelle Gladius !
  • - Gladius, hmm... voyons voir si tu seras digne de me porter !

Gladius se rendit alors compte que l'armure du Buffle commençait à bouger les pattes, tout en baissant la tête, comme si celle-ci s'apprêtait à charger.

Et c'est bien ce que fît le Buffle, qui fonça tête baissé sur le jeune homme. Celui-ci ne bougea pas un seul instant, regardant l'armure avec un air de défi, prêt à subir la charge de la créature.

Un énième flash de lumière illumina alors la pièce. Gladius, en rouvrant les yeux, se sentit investi d'une énergie incroyable.

Le jeune homme était désormais recouvert d'une armure noire et grise. Il avait sur la tête un casque noir avec des pics qui se terminait avec une corne noire. Ses coudes et ses jambes portaient également des cornes plus petites, tandis que ses épaules arboraient deux gigantesques cornes noires. La tête du Buffle lui servait de pagne, protégeant son bas-ventre.

  • - Je... Je suis...
  • - Bravo à toi, Gladius, félicita Phélios, tu t'appelles désormais Gladius du Buffle, de l'Étoile Terrestre de la Corne ! Longue vie à toi, Spectre d'Hadès !!!